en-Redécouverte des lettres de Camille Jurien à Charles Desbassayns de 1846 à 1850
Ces extraits de la correspondance passive de Charles Desbassayns sont d'une extrème importance pour la compréhension des relations de Mme Jurien avec sa famille et sa gestion de l'habitation de Bel-Air; ils proviennent du Fonds Desbassayns conservé aux Archives Nationales de Pierrefitte-sur-Seine.
Ils nous apprennent que depuis 1846, Joseph Desbassayns ne dirigeait plus son habitation que de loin. Malade, il se faisait soigner à Paris, où il mourut en 1850, c'est-à-dire deux ans après l'abolition de l'esclavage.
Depuis 1846 donc et au moins jusqu'en 1848, la responsabilité de la bonne marche de l'habitation de Bel-Air était confiée par Joseph Desbassayns à un nommé Hippolyte, sans doute cet esclave auquel les registres d'affranchissement de 1848 font référence de façon laconique: « Hyppolite 55 ans, Cafre »
En l'absence de Joseph Desbassayns, la gestion des affaires de l'habitation était assurée par un parent, Albert de Villèle (1813-1881) et supervisée de loin par Charles Desbassayns (1782-1863), frère de Joseph.
Dans leurs lettres, Joseph Desbassayns et Mme Jurien instruisent constamment leur frère et oncle Charles de veiller à la bonne santé des esclaves de Bel-Air, et particulièrement à leur alimentation qu'ils voulaient suffisante (trois repas par jour) et plus variée que sur d'autres habitations (pas uniquement composée de manioc mais aussi de morue).